100 ans en arrière, ça fume... MAROC

Nous longeons à nouveau les côtes marocaines mais cette fois-ci en Méditerranée vers l'Est. L’escale à 30 Mn à l’Est de la grande ville de Tetouan nous réserve une situation rocambolesque.

Le cadre : une petite baie, belle plage jouxtant une falaise d’un côté, de l’autre une île-rocher surmontée d’un fort.

Nous mouillons devant la plage, à peu près à mi-distance, nous avons lu les instructions nautiques, et nous attendons de voir ce qui va se passer ! ….

Nous sommes au Maroc, MAIS : le rocher « Penon de Velez de la Gomera », est espagnol, de plus zone militaire.

D’ou la discussion suivante :
Maroc, Gendarmerie royale :
- « Hé ! Bienvenu mon ami au Maroc ! »
Espagne, Guardia civil :
- « Aqui no se puede anclar ! » (ici on ne peut pas mouiller !)
Maroc, Gendarmerie royale :
- « Si, si reste mon ami tu es le bienvenu ! »
Espagne, Guardia civil :
- « Aller mouiller à 500m sinon passeport et contrôle »
Capitaine Steel-Band :
- « Contrôle espagnol ? Niet ! on est dans les eaux territoriales du Maroc, et si le vent retourne Steel band sur son ancre il ira en Espagne certes, mais niet bis nous sommes européens, Sheingen s’applique !»
Espagne, Guardia civil :
- « Ici Zone militaitre interdit d’entrer »
Capitaine Steel-Band :
- « Raison de plus, contrôle passeport Niet puisqu’on ne peut pas entrer … »
Les chefs se prennent au sérieux, les subalternes se marrent … On ne relèvera pas l’ancre durant 2 jours.

Le lendemain une promenade inattendue, nous ramène 100 ans en arrière.

Nous partons le matin, avec l’envie de remonter l’Oued asséché qui s’ouvre sur la mer.














Une heure de marche plus tard, le jeune marocain qui nous suivait nous aborde, dans un champ d’ “herbe" ! Nous entamons la conversation.








A propos d’herbe, veuillez réviser dans vos manuels scolaires la notion de culture « extensive » …



On comprend mieux pourquoi avant-hier notre escale à El Jebha nous avait valu un accueil plutôt ambigu, c’est la capitale du « trafic » comme ils disent, et l’étranger qui ne fume pas, et n’achète pas, gêne !




Quatre heures de marche plus loin, nous moissonnons le blé avec des paysans et paysannes aux costumes traditionnels, morts de rire de nous voir faire !














Une demi-heure plus tard, nous sommes à la kasba familiale de notre guide. L’électricité est fournie par 2 plaques solaires, l’eau est tirée du puit, le réfrigérateur à gaz a été amené à dos d’âne, mais le téléphone portable sévit déjà !

Nous sommes reçus avec chaleur, devant un thé à la menthe brûlant (oups !), une soupe au pois cassé, des concombres aux oignons d’une douceur incroyable, un pain mi-blé, mi-seigle, l’un des dix que la mère de famille cuit chaque jour pour les 9 personnes qui vivent sous son toit.



Cent ans en arrière peut-être, mais n'éxagérons rien, nous n'avons pas reculé jusqu'à Néanderthal !


Ces grottes servent d'enclos pour les chèvres la nuit, (d'abris pour les grands-parents durant la guerre)



Après 6h1/2 de marche : dodo mérité, au 21ème siècle dans Steel Band.
Nous repartirons le lendemain soir au coucher du soleil, vers l'est, contre un courant de 2 nds, au moteur, sous spi de temps en temps. La "Marine Royale" en profitera pour nous contrôler une xième fois, (accostage à 4 Nds sous spi), de nuit avant d'arriver à Al Hoceima.