Nous avons beaucoup navigué, « trop » grand largue, avec 3m de vagues de travers et peu de vent (15 Nds). Les chocs répétitifs occasionnés par la conjugaison de ces deux facteurs ont provoqué une tension énorme sur la chute de grand voile qui a fini par lâcher. Evidemment une fois la chute ouverte, la voile s’est déchirée.
Nous sommes arrivés au Vanuatu sous génois seul.
Il faut réparer et à Port Vila, la capitale, nous devons trouver un endroit qui permette d’étaler notre voile sur une surface rigide plane, lisse et propre, pas simple, mais finalement nous avons trouvé : « La Tentation » !
Une fois la voile déployée, il faut couper les fils le long des déchirures et mettre à net les bords à joindre.
Ensuite il faut couper dans du tissu à voile neuf, que nous avons en stock dans les cales de Steel-Band depuis la Rochelle, des bandes suffisamment grandes pour couvrir les parties déchirées comme un pansement. Optimiser le peu de tissu que nous avons n'est pas simple !
Un point de couture maintient bord à bord les zones les plus abîmées.
Les bandes découpées sont positionnées exactement, leur contour marqué, la colle contact ne permet pas le repentir. Il faut enduire de colle les deux pièces qui viendront en contact. Lorsque la colle est sèche sur les deux parties, il faut les superposer parfaitement.
Pour la superposition, pas de photo, nous devons impérativement être deux, un qui tient le tissu, l'autre qui l'applique progressivement sans faire de plis !
Même opération sur les jonctions qu'il faut soigner particulièrement. Il reste à frotter les bandes collées avec un outil lisse et lourd pour bien faire adhérer les deux parties.
Voilà qui prendra trois jours ...
Plus, in fine, 2h30 de couture zigzag sur le bateau d'Eric, un français installé ici, ex chef d'atelier de la voilerie Delta en métropole, les coutures servent à verrouiller, avec du fil à voile anti-uv, les jonctions sur les renforts.
« La Tentation » ? C’est le nom du resto à côté duquel nous avons fait la réparation, bien installés sur un large deck, mais c’est aussi l’envie de se mettre les pieds sous la table, ras le bol des réparations continuelles.
Autre solution, pour vivre heureux vivons (cachés) perchés à l’ombre des banians, on y songera s’il n’y a pas trop de moustiques …
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