30 décembre 2009

Molas traditions, mal aux traditions PANAMA

Les San Blas, à quelques 150 Mn du canal de Panama attire de plus en plus de « boaters » qui viennent découvrir peut être le seul territoire indien, géré par eux même, de la planète, ou les coutumes ancestrales sont encore bien vivantes.

Village de Mamitupu :
Ce matin au levé du jour, tous les hommes ont quitté le village avec leur pirogue à voile « Ulu » vers la terre ferme, et en rang serré se sont rendus au même endroit. Intrigués nous mettons l’annexe à l’eau et les suivons. Nous découvrons qu’aujourd’hui le Sahila (chef du village) a décidé d’une action communautaire : trois cent hommes travaillent, armés de machettes qu’ils aiguisent comme des rasoirs, au fauchage des abords des 500 m de la piste d’attérrissage, suite à la demande des pilotes du bimoteur qui se pose chaque matin . 3h suffiront pour tout couper, « plus efficace qu’une machine » disent-ils et ils rient beaucoup de nous voir, nous deux blancs armés d’un appareil photo, quelle leçon !






De retour à la pagaie sur l’île en fin de matinée, ils reprennent leurs activités journalières, celui-ci dégage les noix de coco de leur gangue fibreuse, celui-là en râpe la chair, cet autre taille à l’espinette un tronc de « Caracoli » amené par flottation de la forêt tropicale. Il sculpte ainsi dans la masse en une semaine un Ulu. Sa pirogue sera donc d’une seule pièce, coque, pied de mat, support de banc compris ! Aucun droit à l’erreur …






Les femmes viennent à notre rencontre : « Compra mola !», achète mola !
Le mola est la pièce maîtresse du costume des femmes, l’un sous la poitrine et l’autre dans le dos. Il s’agit à l’origine de reproduire sur le vêtement les peintures que les femmes se faisaient sur la peau. Cinq pièces de tissu superposées de couleurs différentes font apparaître par la technique de l’appliqué inversé des motifs géométriques ou figuratifs très originaux. A cela s’ajoute la jupe courte, le « muswe » sur la tête et les ornements de bras et de jambe en minuscules perles enfilées, les « wini ». Le critère de beauté tient à la finesse des bras et des jambes. Une touche de rose posée sur les joues avec le jus du fruit « anato », une ligne sur le front au jus noir bleuté du « jagua », un anneau d’or dans le nez, les cheveux toujours courts, voilà la femme Kuna …










Mamitupu est l’un des nombreux villages que nous avons visité et partout les Kuna ont bien compris qu’ils pouvaient tirer grand bénéfice de la visite des tourdumondistes, ils monnayent les visites, ancrer près d’une île est payant, mettre un pied à terre également et bien sûr ils vendent ces objets d’artisanat remarquables : les molas, qu’ils ont simplifié à deux ou trois couches, c’est plus facile, plus rapide à faire, plus rentable ...
Ils ont réussi jusqu’à présent à préserver totalement leur société matriarcale communautaire, mais pour combien de temps ?




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