JOURNAL DE BORD
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23 août 2010
A + , PF Partie 8
Voilà, je n'ai ajouté sur le blog qu'une petite partie des photos prises pendant ce voyage de trois semaines en famille. Beaucoup de photos et autant de souvenirs. Généralement je n'ai pas de mal à revenir de vacances, je me remets dans le bain dès le premier jour, cette fois j'ai eu un peu plus de difficultés... Quel plaisir de se retrouver en famille, tout le monde a fait son bout de chemin, accumulé des histoires, mais c'est bon de se retrouver ensemble et partager.
Voir en GRAND, click
Moi aussi je suis un des destinataires de la Newsletter de Steelband, moi aussi je reçois chaque mois mon fichier pdf commençant par "Cher ami". Cher ami toi-même. Moi aussi lorsque je lis les nouvelles avec tous ces noms de villes à multiple voyelles : Tahaa, Raiatea, blablabla, il faut que je m'équipe d'un Atlas pour avoir une petite idée de l'endroit où sont mes parents et de ce qu'ils vivent. Et très franchement, c'est tout ce que j'en tire : une "petite" idée. Le voyage est plus complexe et plus grandiose qu'il n'y parait. Chaque matin on se réveille dans un environnement magnifique, mais chaque matin il faut se poser les questions du tourdumondiste : où vais-je trouver le pain ? Dans quel langue faut-il le demander, et avec quelle monnaie le payer? Y a-t-il de l'essence dans le zodiac ? Est-ce que la vhf marche? Est-ce que l'ancre tient ? Dans quel sens coule le courant, va-t-il tourner ? Et le gars en barcasse avec l'air pas aimable qui fait des ronds autour de nous depuis 10 minutes, est-il juste curieux ? Attend-il que l'on soit parti pour piquer l'accastillage ? Pas facile de juger quand on ne connaît pas le coin. Tous les jours à l'étranger. Et en descendant du bateau si je trouve une petite fissure dans le chariot de grand voile, dois-je le faire ressouder ou est ce que ça peut attendre ? Si j'attends, va-t-il casser à 3 heure du matin en pleine mer dans un grain à 35 noeuds alors que nous ne serons que deux sur le pont ? Mais comment vais-je trouver un poste à souder quand le village le plus près ne semble même pas avoir l'électricité... Et le poisson pêché hier, contaminé ou pas ? Le pêcheur dit non, son copain dit oui, le boulanger dit ça dépend : est-ce que le chat a essayé de le manger ? Euh je sais pas on a pas de chat, c'est quoi le rapport ? Ben si le chat n'en veut pas, ne le mangez pas... Ah bon, bon il vaut trouver un chat alors... Non parce que s'il est contaminé à combien d'heures de marche, de voiture ou d'avion sera la prochaine pharmacie ? Mais si on ne le mange pas, qu'est-ce qu'on mange ? Il n'y a pas de supermarché dans le coin.
Le bruit d'hier soir dans le mât, grincement anodin ou annonciateur de problèmes plus importants ? Comment rentrer dans ce lagon, ça passe ? Y-a-t-il de l'eau ? Pendant la période des cyclones, où va-t-on mettre le bateau ? Cette douzième réparation sur la chute du génois, va-t-elle tenir ? Si ça se déchire, comment je récupère un nouveau génois ? Et les pièces détachées des pompes zx-730 fabriquées à Vannes, vous croyez que je vais les trouver dans un village d'indiens Kunas ?
Il y a des questions que mes parents se posent chaque jour que je n'ai pas à me poser. Mais le jour où j'essaierai de visiter certains des endroits entr'aperçus sur le blog, ils auront peut être disparu, où ils seront tout simplement trop difficiles à atteindre sans l'expérience. J'ai passé quelques heures à dévorer leurs photos, fantastique. Il y a du boulot pour faire avancer ce voyage, mais quel spectacle !
Alors chapeau bas.
Continuez à nous faire rêver.
Le bateau se rapproche doucement des mes eaux et je ne peux que rêver de mon prochain petit dej avec confiture faite maison servie par 30 degrés à l'ombre, avec un ciel que l'on ne voit que sur les cartes postales.
A+ Les jeunes.
Julien
Ma pomme
La maison flottante
La dernière nuit à Papeete:
Texe et photos: Jérôme.
22 août 2010
Bora Bora - PF Partie 7
Welcome to paradise.
...
...
Le clan
Julien pendant l'ascension.
Jérôme après l'ascension.
Le lagon de Bora Bora est magnifique, les couleurs irréelles, mais il y a quelque chose qui ne va pas : les hôtels. Tout le monde a entendu parlé des hôtels quatre étoiles et des paillottes au dessus des poissons multicolores, seulement voilà la situation n'est plus vraiment la même. Les touristes ont déserté, à 1000 euros la nuit ce n'est pas vraiment une surprise, et les poissons on fait de même. J'ai trouvé ces complexes sans goût, gris, parfois même rafistolés. Le rocher est certe le plus impressionnant, fascinant, mais difficile d'oublier les pelleteuses en bas de la colline. Les raies manta ont demménagé, et je n'ai pas vu de tortue. L'endroit est paradisiaque, mais on se serait bien passé des Clubs Med, 4 Seasons, et autres Novotel qui semblent faire faillite un par un.
Texte et photos: Jérôme.
Tahaa - PF Partie 6
Huahine et Tahaa sont séparées de quelques heures de navigation seulement.
Les couleurs du lagon de Tahaa sont incroyables, du bleu, du turquoise, du vert, et tout change avec chaque nuage. Le long des hauts fonds nous trouvons plusieurs fermes perlières abandonnées, un toit rouge vif s'oppose au bleu de l'eau. Pascal place le bateau à quelques mètres, je suis à l'avant avec le grand angle, clac ! Dans la boite.
Un crabe pas content me menace de sa pince géante.
Après une journée à visiter le lagon, nous nous dirigeons vers Patio, la capitale de Tahaa, pour voir le festival de danse du village, sur la route nous voyons le soleil se coucher derrière Bora Bora.
La nuit tombée, nous avons amarré le bateau dans le minuscule port de Patio. Les vedettes inter-îles sont nettoyées, nous restons là pour la nuit. Le mois de Juillet est le mois des festivités en Polynésie, courses de pirogues, danse, chant, lancé de pierres et autres activités. Ce soir là nous avons dîner dans une des paillotes construites pour l'occasion, et nous avons vite compris comment acquérir la corpulence des locaux : un bout de viande de 500 ou 600g, recouvert d'une montagne de frites, sauce, et bière. Parfait.
Une fois calé, direction le centre du village pour le spectacle de danse des jeunes filles de l'île, superbe.
Le matin à Patio, vue à 180°, 10 images "cousues" ensemble, à voir en grand.
Texte et photos: Jérôme.
Huaine - PF Partie 5
On défait les amarres, la grand voile monte puis le spi, le genois est roulé.
Le soleil décline, le bateau file en direction de Huahine, au revoir Tetiaroa.
Le lendemain matin nous approchons, je suis à la barre, un coup d'oeil derrière et je vois une nageoire dorsale fondre sur un de nos poulpes, 1 seconde de silence et le fil part... les voiles sont affalées, la bataille commence, le poisson semble bien accroché, il est ramené à l'arrière du bateau. Un quart d'heure plus tard la voilà sur le pont, une dorade coryphene de 14 kilos.
Le récif est de nouveau en vue, nous traversons la passe et voyageons dans le lagon pour trouver un mouillage au calme à quelques mètres d'un motu (îlot). L'eau est superbe, nous restons là pour le reste de la journée et la nuit.
Si Pascal tient la forme dans les montagnes, maman tient la forme dans l'eau, natation tous les jours, bien pour le corps et l'esprit. La jambe est parfois douloureuse, mais ça ne l'arrête pas. Good on you mum !
Couché de soleil dans le lagon de Huahine:
Texte et photos: Jérôme.
Photographie à Tetiaroa - PF Partie 4
Difficile de prendre de mauvaises photos avec un tel paysage, quelques verticales
Dans l'eau, à la surface, et sur le sable...
Texte et photos: Jérôme.
Toutes les photos: http://www.jerome-b-photography.com
Tetiaroa, Chez Marlon - PF Partie 3
Après Moorea nous avons viré vers le Nord Ouest direction Tetiaroa. Une pleine journée en mer contre le vent dominant et le courant pour atteindre une île dont le récif n'a pas de passe, une île sans accès pour ceux qui n'ont pas d'avion privé. Un pari osé qui nous a offert deux des plus beaux jours du voyage.
Nous sommes arrivés en fin d'après midi, avec assez de lumière pour longer le reef jusqu'à trouver deux grosses bouées métalliques mouillées par 50 mètres de fond, à seulement 30 mètres du récif. La chance tout simplement ! Attachés à ces deux bouées nous n'avons pas bougé durant la nuit, nous étions à l'abri du vent et surtout des vagues.
Zodiac à l'eau, nous allons mettre les pieds sur le récif avant que la nuit tombe.
Panorama les pieds dans l'eau, à afficher en GRAND
Le lendemain nous nous reveillons au paradis, peu de nuages, la chaleur malgré que l'on soit en hiver, le paysage incroyable.
Nous trouvons un minuscule trou dans le récif à travers lequel l'hélice du zodiac peu passer, c'est sportif, 6 noeuds de courant dans le goulet, il faut prendre de l'élan, attendre la vague, faire un rapide signe de croix et c'est parti... ça passe, le zodiac est à l'intérieur. Reste à sillonner entre les "patates" de corail dans 60 cm d'eau, on voit les requins pointes noires s'écarter.
Une fois à l'intérieur les eaux sont calmes, nous gagnons la plage.
Sur cette deuxième photo (au dessus), un îlot plat : l'île aux oiseaux. On les entend de loin, et on peut voir les nuages de fous de bassan tournoyer à quelques mètres au dessus du sol. Ils n'ont pas peur, nous les approchons doucement et volons quelques images.
Il y a un autre peuple d'animaux que l'on trouve facilement à Tetiaroa, et son roi Bernard VI semblait un peu timide depuis son trône.
L'atoll de Tetiaroa est connu pour avoir appartenu à l'acteur Marlon Brando qui l'a acheté pendant le tournage des "Révoltés du Bounty". En réalité Marlon a loué l'île "à vie" au gouvernement polynésien. Il a fait construire un petit hôtel dessus. Depuis sa mort l'histoire s'est compliquée, le gouvernement polynésien a récupéré l'endroit, et vendu les droits à un groupe hôtelier qui souhaite y construire un complexe "écolo" nommé "Le Brando". Et pour commencer les travaux de ce chantier "écolo", ils ont commencé par mettre trois pelleteuses sur le récif pour créer une entrée ou une passerelle. Malheureusement nous avons vu des projets similaires détruire plusieurs endroits idylliques. Le gouvernement polynésien n'est pas très soucieux de l'environnement, se remplir les poches au possible reste la première préoccupation, et les générations suivantes vont probablement en payer le prix.
Texte et photos: Jérôme.
21 août 2010
Moorea - PF Partie 2
Quelques heures après avoir quitté Tahiti nous arrivons à Moorea, la fin d'après midi nous offre quelques couleurs et les dernières lumières du jour nous accompagnent pour traverser l'une des passes d'entrée de lîle. Quel plaisir d'être en mer. Nous rentrons dans la Baie de Cook sous voile à bonne vitesse, trouvons un endroit abrité, et mouillons l'ancre avant de passer à table la nuit tombée.
Au matin nous découvrons un spectacle incroyable et décidons d'aller à terre pour explorer ces vallées vertes et luxuriantes. Plusieurs heures de marche à travers les champs d'ananas et quelques rencontres avec les locaux.
Les champs d'ananas, Moorea
Pascal
De cette matinée en hauteur nous avons ramené près de 25 kilos de fruits, ananas, papayes, noix de coco, et un régime de bananes qui tiendra trois semaines. De nouveau, papa nous a laissé derrière, pas moyen de le suivre, nous le retrouverons en bas pour cueillir quelques fleurs.
Une deuxieme journée à Moorea nous offre la possibilité de visiter un Marae, un ancien lieu sacré qui servait aux activités sociales, religieuses et politiques, maintenant réduit à un plancher de pierres volcaniques où la nature a repris ses droits.
Et sur le bateau comme chaque jour, prendre soin du matériel, ici le génois dont les renforts ont souffert.
Et un coucher de soleil pluvieux à travers la vitre du carré
Texte et photos: Jérôme.
Polynésie Française en famille - PF Partie 1
Un article un peu différent ce mois ci, changement d'auteur.
Cela fait maintenant trois ans et demi que je vis à Sydney, et j'ai passé en tout deux semaines avec mes parents depuis Mars 2007. Julien de son côté, après avoir visité l'Australie, l'Amérique du Sud et l'Inde, a passé six mois à Washington avant de revenir à Paris. Il était tant que la famille se retrouve. La plupart des réunions familiales se font autour d'une table, la notre s'est faite sur un bateau en Polynésie Française au milieu de l'océan pacifique.
Je suis arrivé à Papeete le 26 Juin après 9 heures de vol et une escale en Nouvelle Zélande. Dans mes sacs: deux shorts, deux tee-shirts, une paire de lunettes de soleil, une paire de baskets, 5 kilos de matériel de plongée, 10 kilos de matériel photographique, des poulpes en plastique, deux jeux d'anodes en trois parties (10 cm de longueur courbe chacune) pour hélices pliables Volvo D1-30, deux Impellers 3586497, un condensateur CD100µF LS 80PR, et d'autres objets improbables commandés par le chef de bord, ... bref l'essentiel de voyage façon Berbigier.
Après avoir traversé les douanes un peu avant minuit je retrouve père et mère bronzés, minces, et souriant. Pour un instant je me demande s'ils ont passé trois ans sur cette île déserte avec Tom Hanks (voir le film "Seul au monde", ou "Cast Away" pour les anglophones). Maman passe le collier de fleurs autour de mon coup, les bises, et me voilà en vacances, en famille. Bien entendu pas de taxi pour évacuer l'aéroport, mais 30 minutes de marche à pieds le long des routes locales, à traverser les plus "beaux" quartiers de Papeete (nous aurions facilement pu faire l'avitaillement de paka lolo = herbe folle sur le trajet). Arrivée devant un portail, un agent de sécurité (vous a-t-on parlé des fonctionnaires en Polynésie Française?), on entre dans un club de canoë où est "garée" l'annexe.
A la vue du zodiac j'ai commencé à comprendre que l'on ne parlait plus de voyage de quatre semaines aux Antilles, ici nous avons un vrai zodiac de tourdumondiste: hélice abîmée, capot fêlé, plastique brûlé et recouvert d'une moquette protectrice grise (les restes de l'ancienne moquette de la maison). L'engin a vu les trois quart des mers du monde et ça se sent.
Démarrage du premier coup, gonflage approximatif, nous voilà parti dans le lagon de Tahiti en pleine nuit, papa, maman, moi et mes sacs...
Enfin le bateau mouillé à un mile de la plage, fier, impeccable, entretenu, aménagé, superbe. Il est une heure du matin, un rhum (bein sûr), une longue conversation, et me voilà au lit dans ma cabine. Pas de sirène, pas de pompier, d'ambulance, de soûlard qui crie dans la rue, pas d'alarme de voiture, rien... des étoiles, les vagues qui cassent sur le récif à seulement 100m. Finalement, le calme.
Le premier jour à Papeete m'a donné une bonne idée de la routine du voyage, en attendant Julien nous avions un peu de temps devant nous alors j'ai suivi mes parents dans leur quotidien. Levés tôt, petit déjeuner, planning de la journée, zodiac à l'eau, vélos embarqués, vhf, sacs à dos, ancre et cadenas à vérifier. Missions du jour: trouver une connexion internet pour suivre les affaires en France, de la paperasse, entretenir le bateau et réparer, faire ressouder la vhf, trouver l'ampoule de la lampe de pont, la bonne taille, le bon materiau, et surtout le bon prix. Après trois ans à Sydney à travailler pour une boite qui couvre tous mes frais/déplacements, un bon retour à la réalité.
Il faut trouver des solutions chaque jour, et des solutions pas chères, sinon le voyage n'ira pas au bout. La logistique est complexe, l'expérience nécessaire, la motivation doit rester au top, ce n'est pas simple. Le glamour des cartes postales n'est qu'une partie de l'histoire, le voyage nécessite un travail quotidien. Je suis papa en vélo sur les routes sinueuses de Tahiti à la recherche des pièces nécessaires, il fait chaud, il a la forme le capitaine, moi il me semble que je vais devoir m'adapter un peu, je ne suis pas en costume aujourd'hui et mon rythme cardiaque me semble bien élevé pour espérer rester à distance raisonnable de sa roue arrière.
Deux jours après, plus en forme, premiers coups de soleil, retour à l'aéroport pour récupérer le plus jeune membre de la famille, lui aussi a passé ces derniers mois coincé dans un costume et vissé derrière un écran d'ordinateur, il ressemble à un lapin myxomatosé (lapin, le mot interdit).
Julien prend ses marques lui aussi, nous restons un jour de plus à Papeete, internet, emails, loyers, cons de locataires, saloperies d'impôts et de factures, fichiers météo, 30 noeuds dehors tout le monte rentre au port, on largue les amarres direction Moorea...
Papa au boulot en ligne
Papa au boulot en l'air
Steelband à quai
Quelques minutes avant le départ
Julien à la barre, en route vers Moorea
Texte et photos: Jérôme.
Je m"appelle STEEL BAND et je suis
- Un beau voilier catamaran blanc
- J'ai 43 pieds, c'est pratique pour voyager, je suis épris de liberté. Avec mon capitaine, je peux vous emmener au bout du monde.